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Si alors un enfant vient à vous, s’il rit, s’il a des cheveux d’or, s’il ne répond pas quand on l’interroge, vous devinerez bien qui il est. Alors soyez gentils ! Ne me laissez pas tellement triste : écrivez-moi vite qu’il est revenu… 

–      Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry

Mes chers amis,
C’est avec beaucoup d’émotions que je vous écris aujourd’hui pour vous annoncer la sortie officielle de mon nouveau livre, co-écrit avec le professeur émérite de philosophie, Thomas De Koninck. J’espère que le contenu de cet ouvrage, si cher à mon cœur, vous plaira et qu’il vous fera le plus grand bien en cette période de bouleversements dû à la pandémie de la Covid-19.
Christine 🙂

Lettre au créateur du Petit Prince

Cher Antoine,

Je vous écris pour vous informer que je crois avoir retrouvé le Petit Prince. Aujourd’hui âgé de quatre-vingt-cinq ans, il a donné sa vie pour retransmettre l’essentiel. Humble, il a chéri le secret de sa véritable identité au plus profond de son cœur. Pourtant, il n’a cessé de poser des questions, d’apprendre et de susciter des dialogues pour éveiller les consciences. Philosophe québécois, il a enseigné l’art des questions existentielles pendant plus de cinquante ans. Devenu lui-même allumeur de réverbères, il est particulièrement reconnu pour ses travaux touchant la dignité humaine, la philosophie grecque, la philosophie de l’éducation et ce qu’il appelle les « questions ultimes » : l’intelligence, la liberté, le bonheur, la beauté, la mort.

Sachez, cher Antoine, que le Petit Prince ne vous a pas oublié. Il se rappelle encore cette soirée du 4 mai 1942, lorsque vous vous êtes rencontrés. S’il est vrai qu’il a inspiré votre plume, vous avez illuminé son chemin de vie. Vos âmes se sont reconnues parce qu’elles se ressemblent. Tels des extracteurs de quintessence, vous nous exhortez à contempler le mystère, à nous y intéresser afin de percevoir l’essentiel. 

Victor Hugo écrit: «Et puis, il y a ceux que l’on croise, que l’on connaît à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de votre vie. » 

Vous est-il déjà arrivé d’être en route vers un rendez- vous et d’éprouver un sentiment étrange, presque à la limite du déjà-vu, ou d’avoir la fugace perception d’un point de retournement ? Vous savez, les moments de vie qui marquent un « avant » et un « après » ? Ma rencontre avec le professeur Thomas De Koninck est de cet ordre, comme si subitement mon âme avait tenté de m’avertir d’une magnanimité. Fait cocasse mais parlant dans cette histoire, un an auparavant, je m’étais inscrite au certificat en philosophie à l’Université Laval et le premier cours choisi était donné par nul autre que lui. Malheureusement, j’avais dû me désister en raison de déplacements trop fréquents en Europe cette année-là. 

Par une douce fin de journée estivale, j’avais rendez- vous avec le professeur pour discuter d’un projet sur la biodiversité. Avant de le rejoindre, j’avais reçu de Christine, son épouse, le plus joyeux accueil que l’on puisse imaginer. Devant moi se tenait une femme respirant la joie de vivre et l’amour. Elle m’avait rapidement confié avoir été charmée par la foi de son jeune prétendant de l’époque. Puis, dans une boutade, elle avait ajouté : « Vous savez, j’ai toujours dit que j’avais épousé un homme venu d’une autre planète ! »

C’est peut-être l’impression de singulière particularité de cet être qui a éveillé ma curiosité et mon intérêt. D’une générosité désarmante, il avait répondu à mes questions puis m’avait relaté un moment marquant de sa jeunesse, celui de votre rencontre.

De passage à Québec pour y prononcer une conférence à la demande de votre ami Charles De Koninck, le père de Thomas, vous aviez été reçu à la maison familiale, avenue Sainte-Geneviève, dans le Vieux-Québec. Vous intéressant davantage aux enfants qu’aux adultes ce soir-là, vous leur aviez inventé des énigmes et fabriqué des avions de papier en leur montrant quelques-uns de vos dessins. Le petit Thomas, lui, en avait profité pour vous poser une tonne de questions, trop selon sa mère que cela exaspérait gentiment. Hasard s’il en est, vous avez commencé à rédiger votre conte mythique dans les jours suivants.

Encore aujourd’hui, le professeur De Koninck accepte volontiers de répondre aux questions que certains lui posent à ce sujet, mais d’une rare humilité, il préfère ne pas trop insister sur cette possibilité qu’il ait inspiré votre personnage du Petit Prince. Quelques semaines après cette première rencontre avec lui, il est devenu encore plus évident pour moi qu’il lui fallait faire œuvre utile et oser en parler davantage. 

L’une de ces synchronicités s’est présentée lorsque, dans une vente de livres d’occasion à Paris, je suis littéralement tombée sur une œuvre de Renée Zeller intitulée La vie secrète d’Antoine de Saint-Exupéry. Un extrait en particulier m’est revenu en mémoire en songeant aux confidences du professeur De Koninck :«Il suffit d’être attentif aux paroles du Petit Prince et de l’aimer. C’est-à-dire de reconnaître en lui quelque chose de bon pour l’âme et qui, étant de lui, est aussi de soi-même tout en existant dans l’Éternel. C’est à cette condition que toute œuvre d’art et de poésie peut émouvoir. Il faut qu’on puisse y reconnaître à la fois ce qui est du domaine individuel et du domaine collectif de l’humanité. Cette richesse est proprement celle de Saint-Exupéry qui, partant toujours d’un fait concret, d’une image vivante, touche le cœur et résonne dans l’esprit, jusqu’à l’universel. » 

Thomas accepterait-il de divulguer le secret qu’il chérit en son cœur, non pas pour lui, mais pour tous ceux qui bénéficieraient de ses connaissances et de sa sagesse ? Un lien mystérieux, presque mystique, semble vous relier à Thomas et au Petit Prince. Un triumvirat constitué de l’un dans l’éternel, de l’enfant chéri et de l’esprit toujours vivant du professeur qui, encore aujourd’hui, continue de retransmettre et d’inspirer de mille et une façons. 

Armée de ma passion et de mon courage, j’ai demandé une nouvelle rencontre avec l’éminent professeur. À ma proposition d’écrire ce livre, il a répondu: « Alors, c’est la Providence qui vous envoie. » Nous avons établi ensemble les sujets à aborder, les questions à poser et ce que nous avions à cœur de propager. 

Nous avons imaginé ce livre comme une lettre lumineuse personnellement adressée à ses lecteurs, comme un phare pour les guider et un tremplin duquel plonger (ou duquel s’élever) vers une vie plus consciente et féconde. C’est la bénédiction que nous avons demandée pour eux autant que pour nous. Car n’est-il pas dit que nous enseignons ce que nous avons le plus besoin d’apprendre ? 

Si effectivement le Petit Prince avait survécu en Thomas De Koninck et en chacun de nous, qu’aurait-il à nous dire aujourd’hui ? Quels seraient ses questions existentielles ainsi que ses sujets de prédilection ? Selon le professeur, s’il débarquait sur notre planète actuellement, il serait sans doute catastrophé parce que, lui, il cherche le beau, il cherche le sens. 

Et s’il était de notre devoir de retrouver le beau et le sens en ce monde pour que le Petit Prince, comme l’enfant en chacun de nous, survive ? N’est-ce pas ce que vous auriez souhaité aussi, cher Antoine ? Parce que, comme le dit Guillaume Apollinaire, « il est grand temps de rallumer les étoiles ». 

Après des heures passées à écouter attentivement le professeur De Koninck, je vous confirme que non seulement le Petit Prince vit toujours dans son cœur et au sein de son âme, mais son savoir et sa sagesse rejoignent merveilleusement bien ce que vous avez sublimement réverbéré. 

La philosophie s’avère essentielle pour une existence pleine et heureuse, car elle nous mène à un niveau de conscience supérieur. Toutes ces pistes de réflexion suspendent le temps et exaltent notre âme pour qu’il n’en subsiste qu’une envie: celle de cocréer un monde rempli d’amour et de lumière. 

Voilà pourquoi nous avons mené ce projet à terme. C’est la grâce que nous souhaitons à tout un chacun, avec ce qui adviendra en prime. Car « tout vient à point à qui sait attendre », disait-on au XVIe siècle. Si l’attente est un art, la philosophie en est son instrument.  

Bien à vous, 

Christine Michaud 

Sainte-Pétronille, L’Île-d’Orléans, le 11 octobre 2019